Alors que nous atteignions le sommet du Grammont, ce qui ressemblait beaucoup à l’ascension du Mont Everest, le brouillard s’est levé et nous a offert une vue imprenable sur les montagnes et le lac.
Le voyage avait été éprouvant. À plusieurs reprises, j’ai eu envie d’abandonner. À chaque pas lourd, je me suis rappelé que la carotte suspendue promettait une vue quelque part entre le ciel et la terre.
On dit que tout est dans le voyage, et j’étais loin de me douter que ce voyage allait ouvrir des voies inexplorées pour une compréhension et une croissance plus grandes.
J’ai eu le temps de contempler le concept et l’interaction entre la destination et le voyage. Les objectifs et les destinations donnent à mon esprit un sentiment de sécurité, quelque chose de tangible auquel s’accrocher et vers lequel je peux diriger mes pensées, mes intentions, mes mots, mon cœur et mon âme, mon énergie et mes actions. Une fois fixé, mon esprit peut alors se détendre et se sentir libre d’explorer de manière créative des avenues inattendues qui convergeront finalement vers le point central~ la destination souhaitée.
Avons-nous besoin de la carotte qui pend pour supporter les épreuves et les erreurs que nous rencontrons sur le chemin? Est-ce la destination qui suscite notre détermination et notre engagement ? Je m’interroge : si l’esprit connaissait pleinement l’ampleur du défi, persévérerait-il ? Serait-ce notre âme plutôt que l’esprit qui recherche ces défis inflexibles pour son évolution ?
Après mûre réflexion, je me demande si la destination a plus de valeur que le voyage ou si le voyage l’emporte sur la destination.
Le voyage ne pourrait pas se dérouler en l’absence d’une destination et une destination ne pourrait pas exister si le voyage ne l’a pas précédé.
Grâce à la destination, le voyage peut commencer et, à chaque pas, nous nous en rapprochons.
Au cours du voyage, nous acquérons des connaissances, renforçons notre caractère et évoluons. Grâce à la destination, l’esprit, qui sait maintenant où il va, peut se laisser aller et explorer de manière créative une multitude de chemins.
Parfois, je ne veux pas que le voyage se termine. Parfois, j’ai envie d’accélérer l’horloge, de contourner le temps du voyage pour récolter la récompense.
La ligne d’arrivée apporte un bonheur immédiat mais c’est au sein de l’expédition que grandit la joie intrinsèque et durable de l’âme.
Hier, le 4 décembre, j’ai terminé un autre tour du soleil et aujourd’hui, je m’embarque pour un nouveau voyage. Que cette expédition autour soit pleine d’émerveillement, d’amour, de croissance et de joie pour tous.